ar Philippe Méaille.

Cette collection d’art conceptuel étant parfois complexe au niveau de la compréhension pour le visiteur, il convient de l’accompagner à certains moments de l’exposition afin qu’il puisse l’appréhender différemment.
Si la finalité de ce sujet est d’inciter la discutions ou les échanges entre les visiteurs, il faut avant tout avoir « matière » à discuter. C’est pourquoi dans un premier temps, le mobilier proposé est un objet de médiation.
Il est pour cela conçu comme un moment de pause où le visiteur/spectateur peut s’assoir pour écouter le murmure ou chuchotement provenant du dispositif sonore. C’est le mobilier qui « converse ». Il peut être important de rappeler que la conversation est aussi un « ensemble de propos tenus par quelqu’un quand il parle avec d’autres. » définition du dictionnaire français Larousse.

Les « mots » du mobilier ne sont pas négligeables puisqu’il s’agit de l’interprétation et de l’explication toute personnelle du collectionneur. Mettre en avant ces propos, rappelle qu’il s’agit d’œuvres appartenant à une collection privée. Cela met en valeur et apporte une dimension personnelle à cet ensemble présenté dans le château. L’impression et le rapport entre l’œuvre et le spectateur sont effectivement influencés par l’explication du collectionneur qui devient finalement un véritable parti pris pour l’ensemble de l’exposition Art & Language.
Le mobilier devient alors un intermédiaire entre la rencontre de deux langages. Le langage « perçu », communiqué à travers l’ensemble des œuvres et le langage « parlé », divulgué par le mobilier sonore.
Le projet est appréhendé comme une composition spatiale plutôt qu’un objet unique. Un ensemble qui suggère sur le plan formel les nombreux collages qui comptent parmi les œuvres exposées dans le château de Montsoreau. Après ce premier mobilier de « médiation » découle le mobilier de « discussions ». Ce nouveau mobilier qui cette fois reçoit les visiteurs/spectateurs dans un deuxième temps, est un développement du premier dispositif de médiation sur le plan formel. C’est alors que peuvent avoir lieu les discussions…